• Première nuit à la maternité

    La première nuit fut une épreuve que je n'oublierais jamais.


    Mon ami était revenu passé la soirée avec nous. Le bébé n'avait cessé de pleurer que pour faire quelques petites siestes de trois quart d'heures par ci par là, et pour manger. Ce soir là nous avions fait le tour de tout : le bébé avait-il faim ? Je l'avais mis au sein plusieurs fois dans la journée, le lait semblait bien monter, et le bébé paraissait bien se rassasier à chaque tétée ; ce n'était donc pas pour ça qu'il pleurait. Je l'avais changé pensant que peut être il était sale. Puis je l'avais bercé en chantant doucement et en marchant. Enfin j'avais demandé conseil aux sages-femmes qui ne m'avaient aidé en rien. Et l'heureux papa, rafraichi, et reposé, étant arrivé nous refaisions le tour de tout ... N'avais je rien oublié ? La couche me dit il, il est plein de caca !!! En fait le méconium ... tout noir des fesses jusque dans le dos ! C'était donc ça, il avait du se resalir très vite après que je l'ai changé la première fois ... Ouf ! Une raison à ses pleures s'offrait à nous. Nous avons alors très vite nettoyé notre petit bonhomme, toujours hurlant pendant les manipulations diverses et peut être encore un peu maladroites, nous l'avons rhabillé de propre et de sec, repris dans nos bras, bercé, et .... Les pleurs n'ont pas cessé pour autant ! Je l'ai remis au sein, il a tété trente secondes, s'est calmé cinq secondes, et a repris de plus belles ! je ne comprenais rien, je ne savais plus que faire, mon ami non plus. Un peu plus calme lui-même il parvint à détendre le bébé en marchant dans les couloirs, en lui parlant sans arrêt et en lui montrant toutes les affiches au mur, me laissant me reposer deux heures ... avant de rentrer dormir chez nous. La nuit était déjà bien avancée. Il était minuit quand il partit, me laissant seule avec cette petite chose que je ne comprenais pas et que je ne parvenais pas à calmer. La nuit se passa en cycles de trois quart d'heures. Trois quart d'heures de sommeil, trois quart d'heure de pleurs .... J'étais épuisée après ces deux nuits d'éveil, et me trouvais si seule ... Mais je me disais aussi qu'une naissance ce n'est jamais facile, qu'il faut du temps pour trouver ses repères, et que tout irait mieux dans quelques jours ...


    Le lendemain matin fut occupé : apprendre à donner le bain, peser le bébé, voir le pédiatre .... Diverses activités qui se passèrent tant bien que mal entre deux crises de hurlements non expliqués. Je n'étais plus seule, il y avait mon ami, les sages-femmes, et infirmières qui passaient, beaucoup de monde et tout autant de conseils contradictoires qui ne me perdaient qu'un peu plus.


    L'après midi était réservé aux visites, je n'en avais pas, car je ne connaissais personne ; seule une copine passa, me laissant toujours avec mes doutes et mes peurs ; évidemment le bébé dormait pendant les dix minutes de sa visite.


    De petites siestes de trois quart d'heure en tétées, et promenades dans les couloirs, la journée passa, la nuit vint et le même cirque repris : mon ami du passer trois heures dans les couloirs à promener le bébé en le laissant téter son doigt ce qui le calmait un peu et nous décida très vite à acheter une sucette, afin que je puisse reprendre quelques forces.


    Une fois seule, avec trois heures devant moi pour dormir, trop fatiguée et stressée je ne parvins pas à m'endormir.


    Une fois mon ami parti je mis le bébé dans mon lit au contraire de tout ce qu'on m'avait conseillé et décidais de lui donner le sein aussi souvent qu'il se réveillerait toujours à l'encontre des conseils divers et variés qu'on m'avait prodigué dans la journée et la soirée : ne lui donnez jamais à téter plus que toutes les trois heures, ou bien donner lui un complément alimentaire le soir pour qu'il dorme mieux,  écoutez votre cœur (mais que me disait il mon cœur ? il était aussi perdu que ma tête !) ... Tous ces conseils contradictoires me mettaient dans un état de doute encore plus permanent ; j'étais prise dans un cercle vicieux infernal et ne ressentais toujours rien pour mon bébé.


    Cette nuit là se passa à peine mieux que la précédente, il passa autant de temps éveillé mais pleura un tout petit peu moins puisque sa bouche était occupée par autre chose ; mais épuisée je finis par dormir une demi-heure à chaque fois que le bébé se rendormait également.


    Ainsi passèrent ces trois jours obligatoires de maternité que j'aurais bien prolongés au départ mais qui finalement suffirent bien amplement à mon désarroi. Je sortais de la maternité plus désemparée qu'avant et complètement désespérée et démunie. J'espérais seulement qu'une fois à la maison, entouré des repères que nous lui avions construit avec amour, notre bonhomme se calmerait.


    Pourquoi pleurait-il ? Pourquoi étais je incapable de le calmer ? pourquoi est ce que les bras de sa mère n'avait pas le pouvoir magique qu'on leur donne dans les livres ?


  • Commentaires

    1
    léa
    Dimanche 26 Novembre 2006 à 12:43
    bb aux besoins intenses
    j'aurais pu écrire la même chose que toi pour mes 3 jours à la maternité... cf autres commentaires sur un autre de tes messages
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